centre, région du café et sud du pays
Nous passons par le charmant petit village de Barichara, paisible avec ses ruelles pavées, ses maisons blanches, il comporte tout de même une église et trois chapelles.
Nous poursuivons notre tour des villes coloniales, nous arrivons à Villa de Leyva avec sa place centrale surdimensionnée, là aussi les maisons sont blanches avec un toit de tuiles. Et ça tombe bien, nous y sommes un samedi, jour de marché. Nous faisons provision de fruits et légumes. Tout a l’air de bien pousser en Colombie, les citrouilles côtoient les petits pois, les avocats, salades, tomates, bananes, pêches, fraises et fruits exotiques. Nous croisons des femmes âgées habillées en tenue traditionnelle : un poncho de laine colorée et un chapeau, dissimulant partiellement des tresses pendantes de chaque côté. Les chevaux et ânes qui ont permis aux villageois d’apporter leur production broutent tranquillement derrière le marché en attendant que celui-ci se termine, alors que d’autres vendeurs ont tout apporté en camion.
Pas très loin, le village de Raquira est totalement différent. Alors que les maisons étaient blanches à Villa de Leyva, ici c’est la couleur qui domine : murs colorés et fresques murales égaient. C’est le village de la terre cuite, on y trouve de nombreux magasins qui vendent des pots de fleurs, jardinières, et tirelires de toutes grosseurs en terre cuite, …. La place du village possède des statues en terre cuite. Et comme nous y sommes un dimanche, nous avons droit au marché. Même si nous avions déjà fait le plein la veille, nous ne pouvons pas résister à ces marchés hauts en couleur.
Nous allons ensuite voir l’un des sites les plus visités du pays : Zipaquira et sa cathédrale de sel. Plusieurs croix, toutes différentes, sont taillées dans la roche de sel de la mine, chacune au fond d’un boyau, la plus grande mesure 16m de haut. Elles sont mises en scène par des jeux de lumière. La musique ajoute à l’ambiance particulière de ces lieux où une bonne résonnance permet que des concerts se tiennent de temps en temps. Le centre-ville est également très beau.
Nous prenons ensuite la direction de la région du café, pour cela nous empruntons une route plutôt chaotique, alors que les routes que nous avions empruntées jusqu’ici étaient correctes. Nous passons par un col à 3700m d’altitude, c’est le point le plus haut où nous sommes allés jusqu’ici, cela se ressent par un léger mal de tête qui disparait lorsque nous redescendons. Nous empruntons l’autoroute du café entre Manizales et Armenia. Nous avons droit à de superbes paysages sur les montagnes et vallées, très vertes, couvertes de plantations de café dont les rangs sont bien alignés. Nous visitons la finca de café El Agrado à Montenegro, le patron nous confirme que le climat est très favorable à la production de café car la récolte a lieu toute l’année. Nous nous transformons en employés de la finca en récoltant les grains matures (ils sont rouges) l’espace d’un instant. La plantation est très belle, le patron est passionné par son travail. Les meilleurs grains sont réservés à l’exportation sous l’appellation Juan Valdez, vous savez le colombien moustachu avec son sombrero et son âne.
Dans cette région nous nous arrêtons également au petit village de Salento, qui offre un joli point de vue sur la vallée du Cocora avec la rivière Quindio en contrebas. Nous en profitons pour faire une balade à cheval qui nous conduit jusqu’à une belle cascade.
En allant au lac de Calima, nous rencontrons un couple de motards, Patrick, un français qui vit ici depuis 5 ans, et sa copine Patricia colombienne. Ils nous ont abordés grâce au drapeau français placé sur Tortucar. Arrivés aux bords du lac, nous faisons de nouveau l’attraction et organisons des visites de la formidable « casa movil ». Un adolescent se voit bien vivre dedans ! Nous ne resterons qu’une nuit en ce lieu, il y a beaucoup de vent et la route nous appelle.
Nous arrivons dans la ville de Popayan, appelée la ville blanche. C’est une ville d’environ 270 000 habitants, la plus grosse ville que nous ayant visitée depuis Carthagène. Même si les bâtiments blancs sont jolis, et que la place centrale est agréable, c’est surement pour cela qu’elle nous a déçu, la circulation importante toute proche des bâtiments ne nous permettait pas de les observer sereinement. Nous aimions l’ambiance des petits villages précédemment visités. Dès qu’on quitte le centre-ville, on se retrouve dans des quartiers sans charme, avec des maisons qui correspondent au style des années 60 en France toutes identiques.
Mais nous finissons notre tour de la Colombie en beauté, par une halte au sanctuaire de Las Lajas, à côté de la ville d’Ipiales. Cette église, assez récente puisque construite en 1952, a été érigée à l’endroit où la Vierge est apparue, même si le relief n’est pas engageant, qu’à cela ne tienne, le sanctuaire est tout de même construit dans un style néogothique au-dessus du canyon du fleuve Guaitara, le mur à l’extrémité de la nef étant la roche elle-même. C’est Lourdes et Chenonceau réunis : Lourdes pour les pèlerinages et les miracles qui ont du se produire ici à en croire les nombreuses plaques de remerciement que l’on trouve sur tous les murs aux abords de l’église, et Chenonceau pour le lieu de construction, au-dessus du fleuve.
Non loin de là nous voyons nos premiers lamas en liberté, tiens, serait-ce que nous nous rapprochons du Pérou ?
En conclusion nous avons beaucoup aimé la Colombie, il y a beaucoup de villes et villages agréables à visiter, c’est une belle surprise, les colombiens sont très accueillants. Nous n’avons jamais ressenti d’insécurité, nous avons tout de même fait attention à ne pas circuler sur les sentiers battus aux endroits les plus chauds du pays. La police est très présente partout et assure la sécurité. Nous avons également fait attention à nos lieux de bivouacs, si nous étions garés dans la rue (dans des lieux non clos) c’était bien souvent parce qu’un poste de police n’était pas loin et que les policiers acceptaient de surveiller. La population locale nous renseigne très bien sur le degré de sécurité de chaque lieu.
Les axes principaux sont la plupart du temps très corrects, sauf quelques régions spécifiques (pour accéder à la région du café et dans le sud du pays, entre Popayan et Pasto) où des portions d’asphaltes sont manquantes. Mais il faut payer très souvent aux péages, ça c’est plutôt agaçant, que la route soit bonne ou non c’est le même prix, pas d’autre choix pour circuler.
Bilan Tortucar :
A parcouru 37 400 km depuis son arrivée sur le sol américain
Dont 2700 km en Colombie
Bien sûr, quand il a traversé de Panama en Colombie il n’a pas roulé, alors que nous avons fait des kilomètres !